Étiquette : Harcelement
Comment vaincre un pervers narcissique à son propre jeu?
Bonjour !
Si tu lis ces quelques lignes c’est que toi aussi tu es touché de pret ou du loin par la thématique du harcèlement et des pervers narcissiques.
J’ai personnellement vécu ce fléau en entreprise et souhaite partager mon expérience.
L’article ci-dessous est l’un des premiers textes que j’ai écrit sur le sujet mais depuis j’ai rédigé un livre complet sur le sujet que je souhaite vous partager.
L’ouvrage se nomme « guide de survie aux pervers narcissiques en entreprise »… et compte une centaine de pages !
C’est un beau cadeau que je vous fais… la seule chose que je vous demande c’est de vous abonner au blog
Vous aurez ainsi accès à l’ouvrage complet ainsi qu’à d’autres ressources disponibles sur le site!!!
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Haut potentiel vs pervers narcissique
Encore un sujet qui me touche personnellement…
Dans mes quelques jobs, j’ai été confronté deux fois au très célèbre profil des « pervers narcissiques ».
Je n’aime pas trop les étiquettes mais dans leur cas… il n’y a pas de case assez étroite pour les emprisonner.
C’est un peu une expression fourre-tout et très « à la mode » pour classer ces personnes sans fois ni loi prêtes à toutes les bassesses pour se mettre en avant. Malheureusement, la société actuelle leur est très favorable… L’individualisme, absence de courage, bêtise… sont le terrain fertile de ses individus peu scrupuleux.
Ces « personnes » constituent entre 2 et 5 % de la population. Et vu leur propension à monopoliser l’attention, leurs comportements ont un impact très négatif sur la société.
Curieusement cette population fait écho à celle des hauts potentiels aussi bien en proportion (également entre 2 et 5 %) qu’en traits de caractère.
Quand le HP cherche à aider, quitte à s’oublier lui-même ; le PN cherche à accaparer, à dominer et oublie/ nie toute l’humanité de l’autre.
Le HP sera, par sa nature, très discret… mais n’échappera pas à l’œil prédateur du PN et sera sa proie préférée.
https://introverti.news.blog/2020/02/09/trop-intelligent-pour-etre-heureux-jeanne-siaud-facchin/
Le sujet des PN a été traité de long en large… mais je n’ai jamais lu un article donnant des clés tangibles afin de traiter ces oiseaux/ les mettre hors d’état de nuire. Le principal conseil trouvé sur le net de fuir… La bonne blague… vous avez un job (denrée rare à notre époque) et vous allez fuir face à un petit PN.

Travailler avec un pervers narcissique
Le dernier pervers narcissique en date qui m’a mis des bâtons dans les roues l’a fait pendant cinq ans. Il était mon chef direct et ce n’est que récemment qu’il a été officieusement mis au placard pour « incompétence managériale ».
Lors de mon engagement et de mes premiers mois en entreprise, il se présentait sous son meilleur jour… me flattait, était bienveillant.
Assez rapidement, j’ai pu noter son comportement malsain par rapport à une de mes collègues. Il me faisait des commentaires sur son travail, sa manière d’être… Assez rapidement, mon intolérance à l’injustice m’imposa de réagir et je commençais à prendre la défense de la « victime ». Pas dans une opposition forte mais plutôt dans une tentative de nuance.
Quelques mois plus tard, une rivalité s’instaura entre mon PN et moi-même suite à une présentation qui m’avait visiblement un peu trop mis en avant par rapport à lui. L’individu prenait un malin plaisir à compter les points lors de cette réunion, au sens propre…
A cela s’ajoute mon besoin maladif de logique du HP et ma bonne mémoire qui indisposa mon bon PN car perturbant ses petites manœuvres.
S’ensuit un écartement des projets intéressants et une campagne de dénigrement.
Sa stratégie préférée était : l’erreur imaginaire… il prétendait à qui voulait l’entendre que je commettais des erreurs. Mais quand je lui demandais lesquelles dans un souci d’amélioration… il refusait de me les citer et prétendait qu’il l’avait déjà fait. La répétition faisant, sa manœuvre portait atteinte à ma réputation et à ma confiance en moi.
La soi-disant « victime », citée plus haut, voyant l’occasion de sortir des griffes du PN se rallia à lui contre moi. Les opportunistes suivirent le vent… et je me retrouvais vite seul face à mon PN.
Le PN prenait un malin plaisir à semer la zizanie, montant certains collègues contre moi. Il continuait de me discréditait par rapport à la direction… mais à ce moment je n’en avais que « partiellement conscience ». Je ne voyais pas tous les mécanismes à l’œuvre en arrière-plan. Mécanismes qu’il faut considérer pour sortir de l’emprise du PN.
Je me rappelle les entretiens d’évaluation… complétement partiaux et sans aucun fait avéré… mon PN me reprochait de ne pas assez « briller » mais ne m’en laissait aucune occasion. Il encensait une de mes collègues afin de mieux diviser. Il ne me donnait aucune consigne / projet et me reprochait de ne pas avancer… il me disait ouvertement qu’il n’y avait aucune opportunité d’avancement dans la boite… bref l’harceleur dans toute sa splendeur nauséabonde.
Heureusement, j’ai eu la chance de pouvoir compter sur quelques personnes bienveillantes qui connaissaient bien le PN et qui ont pris mon parti. Le fait de ne pas être complétement isolé bloqua le PN dans ses manœuvres et me permis de garder ma place…
Un changement opportun de directeur de département rebattit les cartes temporairement. Cette directrice n’avait aucune compétence technique dans le secteur d’activité de l’entreprise et fut vite happée par les jeux politiques. Elle prit le parti opposé au PN et fut évidemment suivie par l’armée des opportunistes.
Mon PN isolé tenta un rapprochement à mon égard pour contrer la nouvelle khalife… Je fis mine de rien et me retira du jeu, les laissant s’entre dévorer.
Plusieurs mois plus tard, mon bon PN réussit, à force de manipulation et de dénigrement, à faire virer la reine mais ne fut pas couronner roi pour autant.
Un tiers venant d’un autre département eu la couronne. Et connaissant la nature de mon PN, redistribua les rôles. Mon PN ne fut plus mon responsable direct et fut muté dans un autre département / mis au placard. Je repris ses activités.
La distance aidant, l’air est devenu plus respirable… Mon ancien PN tente encore de temps en temps de me discréditer mais cela est devenu rare. Je vois encore ses manœuvres mais ne suis plus directement impliqué/ visé.
Les opportunistes ont encore une fois tourné avec le sens du vent… et cette fois se sont rangés de mon côté.
Mon responsable est satisfait de s’être séparé du boulet PN bien qu’il essaie de maintenir celui-ci inoffensif en l’endormant avec de belles paroles…
Mon petit chef narcissique s’en est allé…
Ce que je retiens de mon expérience… les PN sont nombreux (5%). Leur facilité à s’approprier les réussites des autres et à briller en société font qu’ils occupent rapidement des postes à responsabilités où ils peuvent commettre leurs méfaits.
Leur incompétence tant technique que managériale refait toujours surface. La question est de savoir à quel point la direction est prête à couvrir ces personnes… il est toujours difficile de désavouer quelqu’un surtout une personne avec un tel potentiel de nuisance.
Il ne faut pas faire confiance ni à ses collègues directs, ni à sa direction… Tout le monde cherche à tirer profit de la situation. Et les gens font rapidement fi de leurs principes quand cela peut améliorer leur quotidien…
Les PN ne sont, contrairement à ce qu’ils pensent, pas très intelligents et très manipulables. Leurs seules armes sont qu’ils n’ont aucune morale et sont prêts à tout. Leurs points faibles sont qu’ils sont très prévisibles et complétement tributaires de l’opinion publique. Ils sont également très lâches et fuiront s’ils risquent d’être mis dans la lumière.
Rien n’est figé dans le marbre… le contexte change et peut mettre à mal la stratégie du PN. Celle-ci est basée sur le mensonge et la dissimulation… difficile de garder la cohérence quand tout change autour de lui. Au contraire, une personne juste restera cohérente et pourra tirer parti du changement.
Bien évidemment, les nouveaux venus seront sensibles, un temps, au charme du PN, mais sa sérénade manipulatoire ne dure qu’un temps…
Par son attitude le PN s’attire l’inimitié de nombreuses personnes qui attendent dans l’ombre leur vengeance.
Il n’est pas utile de se salir les mains pour s’en débarrasser… il y a souvent une file de personnes plus ou moins blessées par les manœuvres du PN prêtes à faire le boulot à votre place. Il suffit de fournir les informations utiles pour ce faire.
Vous l’aurez compris, la lutte contre le PN tient de la guerre d’usure… il suffit de résister et d’attendre le moment opportun.
On dit souvent qu’il faut « fuir » / couper la relation avec le PN… je n’en suis pas sûr. D’abord, ils sont nombreux… donc fuir à chaque fois aura un impact négatif fort sur votre carrière.
Ensuite, si l’on n’arrive pas à dépasser ce schéma… on le reproduira avec un autre.
On dit souvent que le combat est inégal car le PN connait mieux le jeu et impose ses règles. Ce que l’on ne considère pas c’est qu’il y a d’autres joueurs dans le jeu et que ceux-ci attendent leur tour dans l’ombre. On oublie également que l’environnement change…
Les comportements favoris des pervers narcissiques et comment les contrer…
Il a l’art de culpabiliser sa/ ses victimes
Il fera appel aux bons sentiments, à la conscience professionnelle… Je me rappelle une des expressions favorites de mon PN : quand on veut faire quelque chose on trouve des moyens quand on ne veut pas on trouve des excuses.
La manière de répondre à cette manœuvre est d’accepter/ de revendiquer le fait de pouvoir commettre des erreurs… Le fait de s’affirmer et de répondre par la logique pure et non émotionnelle pourra le déstabiliser. Le raisonnement par l’absurde fera aussi merveille sur les supputations bancales du PN, tout comme l’humour.
Il n’assumera pas ses « vraies responsabilités » et n’hésitera pas à sacrifier ses pions à sa place…
J’entends par « vraies responsabilités » celles qui sont potentiellement lourdes de conséquences. Car notre PN n’hésitera pas à se charger des points futiles pour se mettre en position de victime et paraitre honnête.
Inutile de le charger en public… il se vengerait. Une approche plus subtile hors de l’arène sera plus efficace. Soulignez ses incohérences en petit groupe et jamais devant lui. Condamnez les comportements pas l’individu. Évitez de citer ouvertement la personne.
Il ne communiquera pas ses opinions, ses demandes…
Ou plutôt il en changera en fonction de la personne qu’il a en face de lui. Il restera volontairement dans le vague pour « éviter de se faire coincer ».
S’il est indispensable d’avoir une information claire demandez des clarifications par écrit. Arrangez vous pour qu’il s’engage devant témoin et assurez vous que les témoins seront fiables.
Il utilise une logique fallacieuse…
Également, un bon raisonnement par l’absurde retournera son argumentaire. Gardez toujours des arguments de secours… des éléments qui lui seront inconnus et difficiles à réfuter et utiliser l’effet de surprise.
Il dénigre, accuse, déstabilise, menace et colporte des ragots…
Réfutez et demandez des preuves.
Ils utilisent les autres dans ses manœuvres. Il fait faire ses messages, influence, sème la zizanie, divise pour mieux régner. Ici, il sera impossible de contrer toutes ses influences néfastes… L’important est de garder suffisamment de personnes de confiance dans son camp pour ne pas être cerner.
Il se fout complétement de vos besoins, fera de l’intimidation et n’hésitera pas à vous faire chanter plus ou moins ouvertement.
Je me rappelle un épisode où mon PN débarqua dans mon bureau l’air menaçant… ce qui était ridicule vu qu’il a deux têtes et 20 kilos de moins que moi. Je le vois encore gesticuler comme un épouvantail agité par le vent.
Dans ce cas, la meilleure solution est de rester calme… si possible l’amener discrètement devant des témoins potentiel et si possible le pousser à l’explosion. Plus vous serez calme, « insoumis » et factuel plus il montra en volume et en agressivité.
Mon PN finit par m’accuser d’avoir haussé le ton et de l’insulter… ce qui était faux et qui devant témoin eu raison du peu de crédibilité dont il bénéficiait.
Pour les menaces, faites-le clarifier… toujours devant témoin et par écrit si possible.
Quand il sera coincé, il explosera ou tentera de fuir… dans les deux cas vous aurez gagné. Rappelez-lui son comportement à terme de temps pour le déstabiliser.
Le PN parie sur le manque d’information de la personne qu’il a en face de lui
Il mentira, grossira les faits… Il ira jusqu’à inventer et mentir ouvertement.
La meilleure manière de répondre est d’être informé et préparé. Également partagez à l’oral les informations avec les autres partenaires avant les réunions. Comme à l’habitude, il avancera ses grandes vérités qui apparaitront comme des mensonges. Il y aura toujours quelqu’un pour le souligner (pas vous de préférence). Il sera excédé et criera à l’injustice, à la dissimulation d’informations… Je ne dis pas qu’il faut cacher les informations utiles au travail mais plutôt de partager les informations bloquant le comportement malveillant du PN.
Le PN sera jaloux
C’est encore un de ses points faibles… Brillez, il deviendra fou. Mettez en valeur un de ses rivaux…
Il jouera de la douche écossaise
Une fois flatteur, une fois détestable… Ne soyez ni réceptif à l’un ni à l’autre. Soulignez l’incohérence.
Le PN est très efficace pour faire faire aux autres ce qu’il veut
Il jouera sur les sentiments, fera ses demandes au dernier moment…
Refusez les demandes abusives. Ou si vous ne pouvez pas le faire… accédez à ses demandes mais en mettant en avant le caractère abusif de celles-ci devant témoin.
Le PN fera tout pour vous mettre mal à l’aise et saper votre confiance en vous…
Il sera donc primordial de vous protéger… Pour ce faire, je vous invite à lire le résumé du guide de survie au con dont le résumé est dans le lien suivant.
https://introverti.news.blog/2019/08/05/le-guide-de-survie-au-con-robert-i-sutton/
Il sera important de mettre de la distance physique et mentale par rapport au PN.
Pour moi, un tournant dans ma relation au PN, a été quand j’ai pris l’initiative unilatérale de changer de bureau pour celui des quelques personnes bienveillantes. Je me suis ainsi retrouvé hors d’attente de mon PN et surtout j’avais des témoins en cas d’attaque.
Pour les mails, je ne peux vous dire que de filtrer. Consignez tout et ne répondez qu’à ce qui est utile/ légitime. Faites une fin de non-recevoir des menaces. Ne répondez pas aux appels si possibles.
Autre stratégie en or pour contrer le PN, ignorez-le. Ne répondez pas à ses questions ou répondez de manière évasive. Ne lui portez pas d’intérêt ou du moins pas plus qu’il n’en mérite.
Mettez d’autres personnes en évidence. Le PN est par nature égocentrique. Ne plus être le centre de l’attention le déstabilisera.
Il est important de se distraire et de ne pas laisser envahir ses autres sphères par l’influence néfaste du PN. Rencontrez des gens, faites du sport, une activité sociale. N’en parlez que le minimum.
Ne pas devenir pervers narcissiques à son tour
Je pense que cet article vous aura bien équipé dans la lutte qui vous oppose à votre PN.
N’oubliez pas que dans ce jeu (malsain), l’important est de ne pas se laisser détruire mais surtout de ne pas se rabaisser au niveau de votre assaillant. Bien évidemment, certaines des stratégies misent en avant relèvent de la manipulation et sont utilisées par les PN. Mais dans votre cas, tout ce que vous souhaitez c’est la paix. Ces techniques ne fonctionnent que parce que le PN est un PN. Une personne bienveillante n’adoptera jamais l’attitude d’un PN.
Dans mon cas particulier, ces stratégies ont fonctionné. Il est donc possible de battre un PN à son jeu mais cela prend beaucoup de temps et d’énergie.
Est-ce que cela vaut le cout ? Je pense que oui, car maintenant je suis nettement plus fort et capable d’en découdre avec un PN.
D’un autre côté, connaitre les « sales outils » du PN n’implique pas de les utiliser.
A fortiori, n’utilisez jamais ces techniques sur quelqu’un de bienveillant / qui ne vous a rien fait / qui a juste commis une erreur de jugement.
Quelques informations complémentaires sur mon parcours dans l’article suivant https://introverti.news.blog/2020/02/13/comment-survivre-en-entreprise-quand-on-est-surdoue/
Quelques liens pertinents
http://isabellenazare-aga.com/les-30-caracteristiques-du-manipulateur/
http://wiki.zebras-crossing.org/doku.php?id=articles:manipulateur
Comment survivre en entreprise quand on est surdoué ?
On pourrait croire qu’être « surdoué » ou zèbre (comme SC Facchin se plait à les nommer) est un avantage en entreprise… Mais la réalité est toute autre…
Du moins dans mon cas, l’expérience de l’entreprise et plus particulièrement des multinationales a été un vrai traumatisme.
Ma vie de zèbre en entreprise
Pour situer le cadre, après quelques années de brillantes réussites scolaires (autrement dit des années réussies sans beaucoup investissement personnel), j’ai postulé dans une grande multinationale de la pétrochimie. Ah les entretiens se sont très bien passés et tous les responsables de département voyaient en moi la perle rare. Moi, enthousiaste, je me voyais déjà faire toute ma carrière dans cette boite qui m’ouvrait grand ses bras. Quelle naïveté… J’y suis resté 6 mois 😉
Ce qu’il faut savoir c’est que mon « chef » avait eu la grande idée de me présenter comme son successeur à mes futures collègues dont des personnes qui avaient 20 ans de boîtes et qui lorgnaient sans l’admettre sur le poste. Évidemment, le terrain était miné. Mais moi jeune zèbre gambadant, je n’avais pas vu le champ de mines…
Je me rappellerai toujours le premier jour, voulant faire bonne impression, prenant des notes, posant des questions … les sourires hypocrites de mes anciens collègues.
Rapidement, mon chef direct a demandé à une de ces personnes d’assurer ma formation pour me permettre de comprendre le travail de « base ». Ce qui était très maladroit de sa part… La « marraine » commence alors à me sous-traiter quelques tâches peu intéressantes et prend soin de bien me saper face à mon responsable.
Évidemment, le travail de routine est loin d’être la « tasse de thé » de tout zèbre. Et le peu de travail fourni eu raison de mon enthousiasme.
Enfin peu de travail, ce n’est pas exacte. Il est intéressant de noter que cette soi-disant collègue prenait un malin plaisir à accumuler un maximum de travail juste avant de partir en congé, en même temps que ses camarades, laissant ainsi le petit nouveau seul face à une montagne de boulot stupide. Évidemment, mon profil zébré me contraignait à réaliser l’ensemble de ces tâches jusqu’au bout. Chose qui était facile vu qu’après quelques semaines je commençais déjà à automatiser – optimiser celles-ci. A posteriori, c’était une erreur car revenant de leurs congés, elles se retrouvaient à leur tour sans rien à réaliser… d’où frustration qu’elle s’empressait de me faire payer.
Afin de m’occuper entre les périodes de congés de mes partenaires de jeu, j’ai assez vite proposé des projets d’amélioration… encore une erreur. Mes chefs contents de voir une initiative approuvent. Mes petits camarades rechignent, évidemment. On y a déjà pensé… ce n’est pas possible, sans intérêt…
Je me lance dans ces projets connexes avec enthousiasme à nouveau. Entre-temps, je surprends mes petits amis en train de réaliser des travaux équivalents en parallèle… étrange car mes idées n’étaient pas intéressantes à la base 😉
J’essaie de me rapprocher d’autres groupes. Ce qui est pour moi assez difficile mais ce que je fis avec succès… le fait que mon harceleuse en chef avait le gentil surnom de dragon et beaucoup de détracteurs m’a surement aidé dans cette entreprise. Mais cela m’a valu un joli retour de flammes. Celle-ci allant jusqu’à interdire à mes nouveaux camarades de me parler et allant crier au scandale quand j’ai eu l’audace de dire que l’on ne me donnait pas assez de travail.
Pour donner suite à ce comportement honteux, je rencontre la DRH. Je me plains du harcèlement sans mettre de mots dessus et demande à être muté. Mais le résultat fut un peu différent, cette discussion m’a valu d’être remercié… donc je solde mes congés et commence mon préavis.
Quelques semaines plus tard, les vacances d’été… comme à l’habitude, on me laisse seul avec le chef.
Mais cette fois, il s’agit d’un bon mois sans mes petits camarades et donc je suis amené à travailler directement avec le responsable. Et rebondissement final, il me lance comme quoi je travaille bien et que c’est dommage de ne pas avoir montré ce que je valais plus tôt. Game Over…

Second poste dans une multinationale, même mécanique…
Un chef qui ne gère rien, une équipe de petits jeunes aux dents longues… et bam licenciement après 2 ans.
Finalement, j’atterris en PME « familiale » … il y a des plus et des moins mais la compétition et les egos étant moindre, j’ai pu m’acclimater. Bon il y a toujours des intrigues politiques aux niveaux des directeurs mais il reste assez facile de naviguer sous les radars…
Vous l’aurez compris, j’ai eu un parcours zébré pour le moins chaotique … mais riche en enseignement.
Conseils aux jeunes zèbres sur le point de commencer dans le monde du travail.
Ne tomber pas dans les pièges
Ne cédez pas aux sirènes des grosses boîtes qui vous promettent monts et merveilles mais vous jettent comme un mal propre si vous ne vous intégrez pas à la « culture » d’entreprise. Bien souvent celle-ci s’apparente plus à des rites dignes des primates les moins évolués (quoi que je ne vois pas en quoi on peut dire que l’homme est plus évolué que les autres 😉).
Préférez un boulot dans une plus petite structure ou du moins avec une culture plus « humaine ». Pour ce faire, renseignez-vous sur l’entreprise… faites un tour sur les réseaux sociaux. Parlez aux anciens employés.
Fuyez les postes qui tournent en boucle sur les sites d’emploi.
Autre astuce, regardez l’age moyen des travailleurs… si la majorité à moins de 30 ans demandez-vous où sont passé les ainés… Ils sont probablement en burn-out ou virés. Cela dépend évidemment du secteur dans lequel on postule.
Soyez un zèbre déguisé en mouton
Essayez d’établir des relations avec un maximum de personnes de divers départements le plus tôt possible. Cela vous donnera un certain bouclier social et vous rendra moins facile à atteindre pour les harceleurs, pervers, manipulateurs et autres charognards…
S’il y a des événements organisés à l’extérieur, participez-y.
Rendez service mais faites-vous respecter.
Essayez de ne pas paraitre dangereux / ambitieux… rentrez dans le moule.
Posez des questions idiotes si nécessaire et ne remettez jamais en doute un collègue/ une procédure/ un rapport…
Flattez vos collègues… associez-les à vos réussites. Donnez leurs le crédit de vos idées, du moins dans un premier temps.
Maintenez un maximum de contacts avec votre responsable mais en restant le plus discret possible.
Laissez toujours du boulot aux autres et feignez la difficulté.
Ayez toujours l’air de bonne humeur et motivé même si vous vous écroulez dans votre bureau quand vous êtes seul. Seul l’apparence compte dans cet environnement.
Ne vous plaignez jamais surtout pas à la DRH.
Soyez plus malin que votre job
Pour supporter le manque de variété, le manque de boulot ou le fait que le travail ne soit pas très intéressant… ayez des activités « connexes ». Apprenez, lisez les rapports, notez vos bonnes idées pour plus tard…
Ne demandez jamais plus de travail à votre manager.
Si votre travail le permet, sortez du bureau dès que possible (télétravail, visite en extérieur…)
Essayez d’avoir une vie riche en dehors du boulot… amis, sorties, passions…
N’arrêtez jamais de chercher un job, soignez vos contacts avec les employeurs potentiels…
Partagez les « posts » de votre boite ou ceux dans votre thématique sur les réseaux sociaux
Avis d’un zèbre introverti
Vous l’aurez compris, la vie en entreprise est un milieu hostile… surtout pour un zèbre. Les prédateurs y sont nombreux.
Diverses techniques de défense sont possibles. Se camoufler, se faire des alliés…
Mais je pense que la meilleure chose à faire est d’être très prudent dans le choix de son job… quand on en a l’occasion.
Ma vie actuelle en PME est plus paisible mais il reste par moment des comportements « de prédation » même dans ce milieu « familiale » : des chefs qui se défaussent de leur erreur, des collègues qui s’accaparent les idées / le boulot des autres … Mais cela reste à une échelle réduite comparativement aux multinationales qui vous jettent au moindre revers de bourse.

Le guide de survie aux cons – Robert I. Sutton
Je relus ce livre ce week-end suite à une prise de bec dans ma belle-famille… les conseils qui y sont repris sont plutôt utiles et m’ont permis de prendre un peu de recul. Ils sont intéressants au boulot.
Le guide de survie aux cons – résumé et conseils
Les cons sont nombreux ne se rendent pas compte de leur état et leur comportement est souvent lié à leur humeur.
Tout le monde peut devenir un con en fonction des situations et il faut se rendre compte quand on en devient un.
Il ne faut réagir aux cons que quand cela en vaut la peine, quand vous êtes lésés, quand le comportement est répété, quand il s’agit de phénomènes de groupe ou quand votre santé est impactée.
Évitez de réagir à chaud et prenez un peu de recul. N’insultez pas le con et faites attention à la surenchère. Ne vous vengez pas non plus.
Ne restez pas seul, trouvez des alliés. Parlez de votre ressenti aux personnes de confiance. Un con isolé perd du pouvoir.
Face à un combat perdu d’avance, partez ! Ne trouvez pas de prétexte pour rester dans un environnement toxique.
Ne niez pas votre problème, ne trouvez pas d’excuses aux cons et ne pensez pas que cela va s’arranger tout seul.
Repérez les cons !!! Faites vos recherches internet, anciens collègues … Faites attention à l’attitude des potentiels cons, détectez leurs complexes de supériorité et vérifiez que votre interlocuteur n’est pas égocentré.
Prenez soin de vous et soyez convaincu que vous n’êtes pas la cause du problème.
Si vous voulez vous plaindre. Faites attention à la hiérarchie. Le con est habile et pourrait retourner la situation contre vous.
Astuces anti-cons
- Mettez de la distance physique
- Changez de bureau.
- Évitez le contact visuel
- Ne répondez plus aux sollicitations
- Changez d’horaire.
- Cherchez à quitter le bureau de temps en temps
- Ne vous faites pas remarquer
- Ne réagissez pas aux commentaires
- Entourez-vous. Mettez au point une stratégie anti-con. Prévenez-vous quand il arrive.
- Trouvez quelqu’un qui vous protègera (chef…)
- Trouvez un espace anti-con. Là où il ne vous trouvera pas.
Avis d’introverti
Nous sommes tous très souvent confronté à des cons de tous genres. Le problème, pour un introverti, est que souvent les critiques et attaques peuvent le déstabiliser. Le manque de répartie à chaud peut paraitre alors une faiblesse. Ce qui encourage le con dans son comportement.
L’introverti ayant moins tendance à s’entourer, il se retrouvera seul face aux cons. Il sollicitera difficilement de l’aide et ne pourra pas relativiser la situation avec ses collègues et amis.
Pour peu qu’il soit hypersensible, l’attaque du con laissera l’introverti en grande détresse.
Pour résoudre (atténuer) le problème, commencez par mettre de la distance : changer de bureau, éviter de croiser la personne…; ensuite entourez- vous : parlez de la situation avec quelques personnes de confiance; finalement : ne rentrez pas dans le jeu en répondant à chaud (ce n’est pas votre qualité première) et répondez à froid devant témoins ou par mail de manière factuelle et posée.