Introverti Définition

Se mettre en avant en tant qu’introverti

Il est souvent difficile de se mettre en avant, de se faire respecter quand on est introverti.

On attend souvent d’avoir quelque-chose d’intéressant à dire avant de s’exprimer. On évite les réunions, de parler en publique. On n’aime pas se mettre en avant et on est clairement mal à l’aise quant il s’agit de défendre son point de vue à l’oral.

Évidemment dans un monde particulièrement adapté aux extravertis et où on est évalué plus sur ce que l’on dit que sur ces résultats, il est difficile de se faire remarquer en tant qu’introverti.

Personnellement, j’avais cette difficulté.

Bien que mes résultats étaient bons, je me sentais clairement sous-évalué et nombres de mes collègues me passaient devant en terme de promotion ou de salaire.

J’ai longtemps lutté contre mon introversion. Je me forçais à aller vers les autres mais souvent sans résultats.

Ce malaise m’a conduit à me renseigner sur le sujet. A travers mes nombreuses lectures j’ai pu comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un défaut mais d’une particularité qu’il fallait dompter.

Le premier pas de cette compréhension passe par la question simple :

Qu’est-ce qu’un introverti ?

Qu’est-ce qu’un introverti ? Comment fonctionne-t-il ? Quels sont ses points forts et ses faiblesses ?

Ce sont les différentes questions que je souhaite aborder dans cet article de manière détaillée.

L’introversion et l’opposé de l’extraversion. Personne n’est jamais 100% extraverti ou introverti. Ces caractéristiques se positionnent sur une gamme. Cela signifie qu’il existe différents degrés d’introversion ou d’extraversion.

Personne n’est complètement introverti ou complètement extraverti. Bien que chaque personnalité introvertie soit différente, on retrouve certaines caractéristiques, forces et faiblesses parmi la population « introvertie ».

Introverti définition

Définition de l’introverti

L’introversion et l’extraversion sont repris dans la description des personnalités établies par Jung à travers le MBTI. Cette catégorisation des personnalités est établie suite à un test qui vous situera sur une échelle de comportements types. Cette échelle s’articule autour de 4 grands axes.

  • La tendance introvertie – extravertie (I ou E) qui, on le verra ci-dessous, reflète la manière dont on se ressource
  • Sa vision du monde : globale (on réfléchi en terme d’ensemble, de système, de groupe) ou détailliste (on aime le détail, la précision). Deux traits marqués d’un N ou d’un S dans la définition de Jung.
  • Le côté émotionnel ou factuel; traits marqués d’un F ou d’un T.
  • Le côté organisé ou improvisateur; traits marqués d’une J ou d’un P

Je vous invite à suivre le lieu suivant pour un petit test qui vous éclairera sur votre type de personnalité.

https://www.16personalities.com/fr/test-de-personnalite

Personnellement, je suis un INFJ. Personnalité qualifiée d’avocat, j’aurai tendance à prendre la défense des causes justes. Martin Luther King, Nelson Mandela ou encore Mère Thérésa correspondaient à ce profil.

Description de l’introverti

La première caractéristiques des introvertis est le besoin d’introspection. Autant l’extraverti recharge son énergie au contact des autres, autant l’introverti a besoin d’une certaine solitude pour retrouver son énergie. Ce besoin de recul peut être un trait de personnalité quasi inné ou au contraire développé au fil de la vie. Par exemple, certains introvertis ont appris à faire face à une sur-stimulation en dressant un mur. Ce recul peut être interprété comme de la réserve ou de la froideur. Mais il n’en n’est rien. L’introverti protège l’intimité de sa réflexion. Mais il n’en partage pas moins des valeurs d’amour, d’entraide et de bienveillance.

Pour les introvertis, l’introspection est aussi naturelle que respirer. Nous aimons nous perdre dans nos pensées et nos idées. Nous nous arrêtons régulièrement face à un paysage ou une œuvre qui nous parle. Nous paraissons parfois distraits. En réunion professionnelle ou repas de famille, nous pouvons parfois paraitre ailleurs.  Ceci peut nous être critiqué plus ou moins vivement. On peut nous reprocher de ne pas être intéressé ou impliqué, d’avoir la tête dans les nuages. Ce que les autres ne comprennent pas, c’est que ce besoin d’intériorité fait partie de nous.
Le monde extérieur peut paraitre agressif et dangereux pour les introvertis.

Les extravertis les plus exubérants nous pompent littéralement notre énergie. Par réflexe, nous nous replions sur nous-même, hérissant une apparente distance qui n’a pour but que de nous protéger.

Notre amour de l’introspection apporte également une direction à notre vie. Elle est comme une boussole qui oriente tous nos gestes et relations.

Plus qu’une boussole, il s’agit, paradoxalement, d’un véritable moteur. Source de créativité et d’intuition, notre introspection nous permet de nous rapprocher des autres grâce à une meilleure compréhension des situations et besoins d’autrui.
Il n’est pas rare de trouver des personnalités introverties parmi les créatifs (écrivains, peintres…) ainsi que les psychologues et autres médecins.

La solitude est essentielle. C’est un peu comme un lieu sûr dans lequel nous pouvons nous retirer.

C’est un besoin indispensable à notre équilibre et notre santé. Il nous faut nous retirer seul pour retrouver nos ressources surtout après un effort d’extraversion. En effet, les introvertis réalisent un véritable effort lorsqu’ils se confrontent à des situations sociales au point d’en être épuisés. Cet épuisement se traduit alors par une humeur maussade.

Un introverti qui ignore son mode de fonctionnement peut alors se culpabiliser de ne pas être comme les nombreux extravertis. L’extraverti étant malheureusement la caractéristique mise en avant dans notre société.

Un peu de solitude suffirait pour nous ressourcer et restaurer notre énergie afin de mieux nous confronter aux échanges sociaux.  

Les introvertis sont des êtres silencieux. Ils préfèrent la réflexion et ne parlera que lorsqu’il aura quelque chose de pertinent à dire. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas d’opinion, loin de là. Mais plutôt qu’il considère que son opinion n’apporte rien ou pire que la conversion dont il subit le déroulement n’a aucun intérêt. Nous ne voyons pas l’intérêt du bavardage social et les discussions à rallonge à la machine à café nous épuisent.
La société nous dit de parler s’en arrêt, même si nos paroles sont vides de sens. Parler et se mettre en avant sont devenus des buts !

Ici encore, ce manque de normalité nous vaut des réflexions désobligeantes voir un certain dédain. Il ne parle pas… c’est un introverti… comme s’il s’agissait d’un défaut.

Au contraire, c’est une qualité ! Quand nous parlons d’un sujet, celui-ci a été réfléchi en profondeur et il ne s’agit pas d’un bavardage opportuniste et superficiel.

Ce mode de fonctionnement est directement inscrit dans notre cerveau. L’information y circule plus « lentement » du fait d’un traitement plus rigoureux et précis. De plus, l’information fait des allers-retours dans notre flux de pensées. Nous filtrons, réanalysons chaque mot. Ce qui aboutit une tendance à trop penser et souvent des maux de têtes, de l’insomnie et du stress.

Outre ce fonctionnement spécifique, l’introverti est souvent un être hautement sensible qui préfère avoir un nombre limité de vrais amis. Nous préférons des conversations intimes et n’apprécions pas parler au téléphone. Nous sommes des sentimentaux.

Nous aimons l’écriture et les médias sociaux qui nous offre un contact tout en gardant une distance sécurisante.
Finalement, nous aimons la structure, des objectifs clair et factuels et nous sommes souvent pragmatiques.

Vivre comme introverti dans un monde d’extraverti

Malheureusement, nous vivons dans un monde d’extraverti. De l’école au milieu professionnel, ceux qui prennent facilement la parole et qui occupent le plus de place sont récompensés. Ceux qui sont plus taiseux ou qui ont besoin de plus de temps pour analyser l’information sont tout simplement oubliés.

Dans notre culture occidentale, l’extraversion est la norme. Pire, l’extraversion est considérée comme une qualité et l’introversion un défaut. A fortiori pour un homme, il est très difficile d’être apprécié comme introverti.

Surtout que cette normalité du bavardage inutile et de l’hyper-communication, s’accompagne de la norme du « jamais fatigué »… Évidement, les extravertis sont aussi fatigués… mais il le masque. L’introverti, plus sincère, ne verra pas l’intérêt de masquer son manque de dynamisme.

Un autre point intéressant est que l’introverti a besoin de préparation au contraire de l’extraverti qui est plus dans l’improvisation.

Pourtant, être introverti est une force et un être introverti n’a pas besoin d’être soigné. Il a juste besoin d’être éclairé sur son mode de fonctionnement.

Pas besoin d’en faire un extraverti. Cela le rendrait malheureux et ne serait pas naturel. Il faut juste trouver le bon monde de fonctionnement et assumer sa vraie nature.

Chaque personnalité a sa valeur !

Il faut en finir avec les stéréotypes ! Non, nous nous ne sommes pas anormaux ! Nous représentons 50% de la population et de grands hommes et femmes étaient des introvertis !


Parmi les autres stéréotypes courants, on assimile les introvertis aux personnalités timides voir asociales.

Les introvertis et les timides ont tendance à éviter la socialisation, mais nous le faisons pour des raisons différentes.

L’apparente réserve de l’introverti vient de son besoin de conserver son énergie. Je vous rappelle que les échanges sociaux drainent notre énergie.

Nous devons être sélectifs quant à nos interactions afin d’éviter de nous épuiser. Le timide évite de se socialiser par peur de l’inconnu. L’idée de parler à un étranger ou de parler devant un groupe leur fait peur.  Le timide a peur du regard de l’autre. Il a peur d’être ridiculisé ou jugé.

Évidemment, une introversion mal vécue peut déboucher sur une crainte de l’autre. Si l’introverti a été rejeté de nombreuses fois pour ces caractéristiques propres. Il est logique qu’à ce recul d’introversion fonctionnel s’additionne une crainte de l’interaction sociale. Mais ce n’est pas obligatoirement le cas.

Les deux caractéristiques peuvent apparaître ensemble ou séparément. Cela signifie que les introvertis et les extravertis peuvent être timides. De même, les introvertis et les extravertis peuvent avoir confiance en eux.

Aptitudes sociales des introvertis…

Non, un introverti n’est pas forcement inapte socialement !!!

Évidement un introverti qui joue l’extraverti et dépense toute son énergie en discussion superficielle apparaitra comme faux et maladroit. Cependant, un introverti reposé et préparé apparaitra sur de lui, pertinent et agréable.
Il peut être tellement à l’aise qu’il apparaitra pour un « extraverti ». En effet, la majorité considère que quelqu’un de socialement à l ‘aise est un extraverti. Encore un stéréotype…

Cet effet est tel que certains introvertis peuvent se croire extraverti. Ils ont juste découvert leur mode de fonctionnement spontanément et se sont adaptés à un monde qui favorise les extravertis. Nous ne pouvons pas les blâmer. Leur capacité d’adaptation est louable et leur a permis de rester dans la course.

Mais cette adaptation à ses limites. Ils reconnaitront eux-mêmes qu’ils évitent les foules, n’apprécient pas les réunions et se sentent parfois également maladroits lorsqu’ils sont confrontés à des extravertis particulièrement exubérants ou lorsque leur quota d’énergie extravertie est épuisé.  Lorsque leur réservoir d’énergie est vidé, il est difficile pour eux d’être actifs en situation sociale.

Le bruit, la foule, les disputes, les reproches sont très éprouvants pour les introvertis Nous commençons à fermer et à installer un mur invisible pour protéger le peu d’énergie qu’il nous reste.« Même si nous avons de grandes aptitudes sociales et que nous aimons vraiment les gens, il arrive un moment où nous avons besoin de retrouver notre solitude ». Susan Cain, auteur de Quiet: Le pouvoir des introvertis.

Ce qui est intéressant d’observer dans l’interview TEDx de Susan Cain, c’est son aptitude à la communication, à l’anecdote et son humour. Bien sûr, elle s’est scrupuleusement préparée. Mais à tel point que le tout en est d’un naturel frappant. Qui pourrait croire qu’elle est une grande introvertie ?

Je vous joints cette vidéo TEDx ainsi que le lien vers son livre Le pouvoir des introvertis ci-dessous.

La plupart des introvertis préfèrent les interactions avec une ou deux personnes plutôt que les grands groupes. Nous préférons nous retirer avec des amis proches pour des discussions plus personnelles.

Également, notre vrai potentiel est dévoilé en cercle restreint. Difficile pour nous de briller en réunion avec une dizaine de personnes ou dans un grand groupe d’amis. De plus, aimant la structure, nous préférons des activités planifiées et non pas de simplement passer du temps avec des amis.

Ici aussi la préparation – planification est notre moyen de contrôler notre environnement afin de ne pas nous retrouver dépassé et dans la nécessité de devoir improviser.

Ce besoin de structure se retrouve dans notre aptitude à utiliser les médias sociaux et plus globalement internet pour faire passer nos opinions. En effet, le tempo de ces supports, la possibilité de structurer nos idées et le confort donné par la distance de l’écran sont parfaitement en accord avec notre personnalité.
Dans ce monde ou l’extraversion est devenue la norme, être introverti, donc différent peut être perçu comme impoli. Refuser des invitations, de fixer des limites personnelles, refuser une réunion, reporter un coup de fil, quitter une fête plus tôt peut être perçu comme une impolitesse.  Cela devient une vraie difficulté pour l’introverti qui se sent coupable de simplement faire respecter son besoin d’intimité par un poli refus.

Dire Non et imposer ses besoins et limites est naturel, voir salutaire au risque de se retrouver vidé de toute énergie. Dire oui sous la pression n’est que rarement profitable aux introvertis. Si vous sentez le besoin de vous ressourcer, acceptez-le et prenez du recul. 

Faites respectez vos besoins et ne feignez pas un comportement extraverti pour plaire. Inutile de surenchérir aux plaisanteries et discussions des collègues et amis. Si vous en avez assez… retirez-vous.

Pour moi, il est plus grossier d’assaillir quelqu’un avec un comportement envahissant et un volume sonore élevé que de gentiment lui signifier son besoin de calme et de solitude. Évidemment, il ne faut pas aller dans l’autre extrême. Être introverti ne veut pas dire asocial ! Une fois ressourcé, nous devons nous mêler aux autres et entretenir le lien social. A notre manière certes mais nous devons le faire au risque de nous retrouver seul. Donc du repos, de l’introspection, oui. Mais pour mieux rebondir et nous faire apprécier à notre manière.

Ce complexe du trop de politesse de l’introverti est d’autant plus problématique que nous sommes des êtres très sensibles qui refusons de brusquer les autres. Nous vivons le refus comme une marque de non acceptation. L’imposer à l’autre nous culpabilise et nous met mal à l’aise.

Mais ici encore, il n’est pas utile de culpabiliser. Bien qu’il soit toujours possible de se défiler subtilement ou d’éviter les situations épuisantes d’un point de vue émotionnelle. Nous pouvons éviter ces situations « extraverties » sans devoir nous justifier.

Faire d’un introverti, un extraverti


« Ne considérez pas l’introversion comme quelque chose qui doit être guéri … Passez votre temps libre comme vous le souhaitez, pas comme vous pensez devoir le faire. » ~ Susan Cain
Les introvertis peuvent-ils se transformer en extravertis ? ici aussi il faut distinguer la timidité de l’introversion.

Un timide peut, à force de confrontation sociale, s’habituer à l’inconfort et finalement apprécier le contact humain.

Pour un introverti, il ne s’agit pas d’une peur mais bien d’un mode de fonctionnement. Sortir de ce mode de fonctionnement demande un surplus d’énergie et n’est pas naturel.

Comme je l’ai dit plus tôt, la timidité n’est pas la même chose que l’introversion. La timidité peut très certainement être dépassée avec le temps et les efforts. L’introversion est un type de personnalité qui dure tout notre vie. Et c’est très bien ainsi !

L’introversion passe même pour une caractéristique innée. Comme le démontre Jérôme Kagan, l’introversion est présente depuis l’enfance.  Ce professeur Nord-Américain est connu pour son travail sur l’importance du tempérament dans le développement de la personnalité. Initialement convaincu de l’importance majoritaire de l’environnement sur le développement de la personnalité, le Pr Kagan a revu progressivement sa position en reconnaissant l’importance des critères innées. Ainsi une stimulation auditive ou visuelle de bébé de quatre mois a mis en évidence des individus hautement réactifs. Ceux-ci se sont manifesté via des pleurs et autres des mouvements…). Cette hyper-réactivité est liée aux fonctionnements de l’amygdales donc à un composant anatomique. Cette hyper-sensibilité n’est pas s’en rappeler les caractéristiques communes aux introvertis ! Et comme de juste, les bébés hypersensibles sont devenus des adultes introvertis. La conclusion est évidente. L’introversion est une caractéristique anatomique innée et non pas un trait de caractère acquis. Et de fait, en tant que caractère inné, l’introversion dure toute la vie.

Il est donc impossible de se transformer en extraverti et vice versa. Ce qui est très bien. La société a besoin de ces deux modes de fonctionnement.  Le calme et l’analyse de l’introverti ne peuvent être que profitables dans ce monde cruellement en manque d’équilibre. Les introvertis seront surement plus en phase avec le nouveau paradigme où sera mis en avant : le calme, l’équilibre, la décroissance, le respect de l’environnement, des animaux et des êtres humains dans leurs spécificités propres.

Pour approfondir ce sujet, je vous conseille le très bon Quiet: Le pouvoir des introvertis de Susan Cain. C’est grâce à ce livre que j’ai découvert ma nature introvertie et que j’ai pu mettre des mots sur mes maux.  De cette découverte a découlé une plus grande acceptation de moi et l’envie d’aider les autres à se découvrir, d’où ce blog.

L’application des quelques conseils prodigués dans ce livre m’a permis une belle progression que ce soit d’un point de vue professionnel que social. Se connaitre soi-même et communiquer sur sa nature est le moyen le plus sûr de se faire accepter.