Pas plus tard que ce matin, j’échangeai avec une abonnée sur les sujets de l’introversion et de l’hypersensibilité…
Le sujet me touchant de prêt, j’ai eu envie de vous partager mon point de vue dans ce petit billet. Nina merci pour l’inspiration.

Hypersensible, une vie qui nous échappe
Souvent, la vie nous submerge. Les émotions sont simplement « trop » !
Les petites choses, les remarques, un regard, une ambiance… autant de petits riens qui nous paraissent insurmontables à nous les hypersensibles.
Et les autres qui sont si insensibles et qui nous jugent… qui nous toisent quand nous réagissons à fleur de peaux au point de paniquer et pleurer…
Certains diront que nous sommes comme cela ! Un cerveau spécifique, des câblages particuliers… une susceptibilité extrême aux stimulus externes. Mais personnellement, je n’ai jamais lu aucune étude sérieuse attestant de ceci.
en revanche, je l’ai vécu.
La sensibilité à la lumière (qui me donne des migraines à coup sûr), les bruits plus sourds que fort d’ailleurs… impossible de me concentrer sur une conversation dans un environnement bruyant surtout quand cela résonne ! Les odeurs qui me refilent des rhinites.
Et puis, il y a les sentiments, les ambiances… Je rentre dans une pièce et en quelques secondes, je porte le poids des émotions de chaque personne dans la pièce.
A cela s’ajoute la rumination mentale si chère (et pesante) aux introvertis.
Car nous sommes sensibles à notre environnement mais également à nos propres pensées…
De l’inné ou de l’acquis
Dire qu’il s’agit d’un comportement inné ou acquis… personne n’en sait rien.
J’ai pu noter qu’il y a des familles d’hypersensibles, tout comme il y a des familles d’HP. Mais je n’ai pas assez de données pour trancher entre la part de génétique et celle de l’éducation.
En revanche, il semble y avoir une corrélation forte entre l’introversion et l’hypersensibilité. On peut ainsi lire que 70% des hypersensibles sont introvertis. Est-ce que l’hypersensibilité induit une plus grande fatigabilité au contact et donc une introversion. Cela me semble logique.
Mais il s’agit de similarité entre profil et pas de preuves anatomico-scientifiques.
Ce que je note aussi c’est que 30% des extravertis sont hypersensibles… ouf !!! Nous ne sommes pas seul (les introvertis) à « souffrir » de nos excès de sentiments 😉
Mais cela c’était avant…
Oui maintenant, j’ai appris à accepter et « apprivoiser » ma nature.
On ne change pas mais on peut apprendre à contrôler ses réactions internes et in-fine externes. On trouve également des forces dans son hypersensibilité… Lorsque l’on ne se laisse plus submerger, cette sensibilité devient une alliée nourrissant notre intuition, notre gout pour le beau et l’harmonie.
La vie devient plus contrastée avec elle.
Et après, on découvre que l’on n’est pas seul et que l’on peut aider les autres. Et puis, on fait un blog…
Mais revenons à nos amis les introvertis sensibles et les problèmes que nous rencontrons.
Un bruit assourdissant
Comme je le disais plus haut, nous souffrons d’une forte sensibilité aux bruits.
Les symptômes sont nombreux : impossibilité de se concentrer, fatigue excessive, maux de tête, énervement. La sensibilité au bruit est courante chez les introvertis et chez les hypersensibles.
Certains diront que tout le monde souffre du bruit mais croyez-moi… cette sensibilité est vraiment insupportable… au point de fuir les groupes de plus de quelques personnes parce qu’elles parlent trop.
Cette sensibilité est aussi valable pour la lumière, les odeurs… toutes stimulations externes.
Le poids des mots
Les mots nous touchent plus qu’ils ne devraient. Les critiques nous clouent au sol. Les reproches nous laissent sans voix.
Impossible de nous défendre ou de ne serait-ce faire une objection.
Nous sommes comme des lapins dans les feux des voitures… sidérés !
Ce n’est pas que nous manquons de verves, mais les mots ne sortent pas.
Au mieux, un bégaiement ou des mots à demi étouffés.
Le hamster dans sa roue
Autres comportements désastreux pour les hypersensibles : la sur-analyse.
Autant la majorité ne notera pas les détails, les petites choses insignifiantes autant nous… nous en ferons un fait d’importance vitale.
On ne nous dit pas bonjour… qu’avons-nous encore fait ? On nous en veut !
Nous sommes des pros pour trouver des explications à tout, et toujours des explications avec une bonne connotation négative.
Des sentiments qui tâchent
La moindre contrariété, un petit reproche, une moquerie… et nous voilà partit pour les montagnes russes émotionnels. Et pourquoi, il a fait cela… et cela n’arrive qu’à moi et… On creuse, on creuse au point de ne plus pouvoir se sortir de la boucle infernale.
Point de repos
Qui dit fatigabilité extrême dit besoin de plus de repos. Vous tombez comme un mouche le soir venu pour nous réveiller en sursaut au milieu de la nuit parce qu’un « bruit » nous a réveillé. Bien sûr vous êtes le seul à avoir entendu quelque-chose.
Personnellement, je rêvais énormément… Et toujours des rêves anxiogènes ! J’étais somnambule… quand je vous dis que je cumulais ! Ici aussi pas de preuves scientifiques mais du bon sens… si nous sommes plus sensibles aux stimulus, peut-être que notre cerveau n’arrive pas à trouver le repos.
Incapacité à lâcher prise
Même en vacances, vous n’arrivez pas à vous détendre. Stressé par le départ, l’avion, les enfants qui crient, la chambre qui n’est pas top, le temps maussade…
Vous lisez, un livre ? Vous finissez par angoisser à l’idée de la réunion de demain.
L’angoisse de ne pouvoir y arriver
Nous n’avons jamais l’impression d’être à la hauteur. Si l’on nous met un délai un peu serré c’est l’angoisse.
Nous nous comparons toujours aux autres qui sont tellement mieux et tellement plus capables…
Jamais content
Impossible de nous satisfaire pleinement. Oui, les petites attentions nous touchent (parfois plus que de raison…). Mais nous ne sommes jamais pleinement heureux. Il y a toujours quelque-chose qui coince. Et si ce n’est pas le cas… çà va surement arriver !
A fleur de peau
Qui dit stress permanent, manque de sommeil dit épuisement émotionnel.
Parfois nous passons du rire au larme sans même savoir pourquoi.
Nous sommes tout le temps fatigué.
Nous « absorbons » la tristesse d’autrui… comme une éponge ils disent.
Bref, nous sommes à bout.
Le corps rappelle à l’ordre
Eczéma, tachycardie, névralgie, problème digestif… autant de signal que quelque chose coince.
Vous vous jeter sur la nourriture pour vous calmer, pour vous « remplir ». Personnellement, j’avais une forte affinité avec le sucre. La moindre contrariété – stress et hop je m’enfilai une tablette de chocolat.
La cocote minute
Stressé, fatigué et à fleur de peau… nous explosons pour la moindre petite babiole au grand étonnement de nos congénères.
Le nombre de fois que j’ai pris mes jambes à mon coup car je n’en pouvais plus.
Le nombre de job que j’ai sabordé car je ne supportais plus l’ambiance…
Pourtant, il ne faut pas grand-chose pour désamorcer ce mécanisme.
S’émouvoir en bien comme en mal
L’introverti sensible ne supporte pas la violence, la cruauté ou toutes formes de malveillances. Il est incapable de telles actes et ne comprends pas comment de tel comportements sont possibles.
Souvent, il sera surpris par la « noirceur » du monde.
D’un autre côté, il saura apprécier plus qu’un autre la beauté, la douceur, la fragilité… Il sera particulièrement sensible à la nature.
Un introverti sensible ayant réussi à « dompter » sa nature pourra tirer de grande force de son hypersensibilité. Il saura se dresser face à l’injustice et deviendra un combattant féroce s’il découvre « sa » cause.
L’éponge à émotion
Comme dit plus haut, nous sommes des éponges qui absorbons tous les états émotionnels de notre environnement.
Un parent triste et nous sommes tristes en 30 secondes également. Rien qu’une image peut changer notre humeur…
je suis hypersensible mais je me soigne
Vous l’avez compris … la vie d’un hypersensible est loin d’être de tout repos.
Souvent limitant, ce trait peut devenir une force lorsque l’on sait comment l’exploiter.
Mais cela ce sera l’objet d’un autre article.
De rien, François 😉
Moi je suis hypersensible et je ne me soigne pas. Au contraire, j’ai « subi » mon hypersensibilité pendant des années sans comprendre ce qui m’arrivait.
Maintenant que j’ai la clé, je veux savourer pleinement les aspects positifs de ma sensibilité : laisser s’exprimer la créativité, être plus à l’écoute de mon corps, apprécier le contact avec la nature, utiliser mes capacités cognitives pour me lancer dans de nouveaux projets…
Pourquoi vouloir se soigner ? J’ai fait du masking pendant des années pour paraître « normale ». Maintenant je veux juste être moi.
J’aimeJ’aime
Pour moi le jugement et le bruit sont ce qui me gêne le plus. J’ai décidé de ne plus subir mais de le vivre pleinement. C’est une force
J’aimeJ’aime